Second volet de notre série sur les rachats de trimestres. Aujourd’hui nous allons évoquer le rachat de trimestres lorsque l’on est fonctionnaire. Contrairement au régime général, les conditions de rachat sont plus restrictives.
LE RACHAT AUPRES DES REGIMES FONCTIONNAIRES (CNRACL/SRE)
La première des différences réside dans le type de rachat de trimestres permis lorsque l’on relève du régime de la fonction publique. En effet, seul le rachat des années d’études supérieures est autorisé. Pour espérer pouvoir racheter des trimestres à ce titre, plusieurs conditions sont à remplir :
- Être fonctionnaire titulaire au moment de votre demande de rachat,
- Avoir entre 20 et 59 ans à la date de votre demande de rachat (contre 66 ans auprès du régime général),
- Avoir obtenu un diplôme ou avoir été admis au sein d’une grande école ou d’une classe préparatoire,
- Avoir été affilié(e) à l’assurance sociale des étudiants,
- 12 trimestres au maximum peuvent être rachetés (hors départs anticipés),
- Ne pas avoir liquidé sa retraite CNRACL ou SRE.
UN RACHAT POSSIBLE SELON 3 OPTIONS DIFFERENTES
Il existe pour les fonctionnaires 3 types d’option de rachat qui vont chacune offrir un impact différent à votre pension de retraite.
- Le rachat en constitution et en liquidation (option 1) : ces trimestres rachetés, augmenteront la durée de services qui déterminent le taux de service de la pension (ce taux est de 75 ou 80 % au maximum pour les fonctionnaires),
- Le rachat en durée d’assurance (option 2) : les trimestres rachetés, viseront à atténuer voir à supprimer les effets de la décote,
- Le rachat en constitution, liquidation et en durée d’assurance (option 3) : les trimestres rachetés au titre de cette option, vous permettront d’augmenter, à la fois, votre taux de services et votre durée d’assurance.
Dans ce type de rachat, il est tout à fait possible de “mixer” les options contrairement au régime général.
LE COÛT DU RACHAT ET SES MODALITES DE PAIEMENT
Sujet important lorsque l’on souhaite racheter des trimestres, le coût final dépendra de 3 critères : votre traitement indiciaire brut (hors NBI), votre âge et l’option de rachat choisie.
Dans tous les cas, la somme déboursée sera totalement déductible du revenu imposable de l’année durant laquelle vous payez ladite somme (paiement comptant). Cet intérêt fiscal lors du rachat de vos trimestres peut même être lissé dans le temps en cas de versements échelonnés. Ainsi, un échelonnement de paiement par mensualités égales peut être demandé à la caisse de retraite lorsque le rachat porte sur 2 à 4 trimestres (3 années), 5 à 8 trimestres (5 années) et entre 9 et 12 trimestres (7 années).
Il est néanmoins nécessaire de préciser qu’en cas de paiement échelonné d’un rachat de trimestre, les sommes restantes dues à l’issue de chaque période de 12 mois seront majorées chaque année (sur la base de l’indice des prix à la consommation hors tabac).
Enfin, il est possible et plus intéressant de rachat des trimestres au titre des études supérieures dans un délai de 10 ans à compter de la fin de vos études. Le rachat sera alors proposé à tarif préférentiel. Un abattement forfaitaire par trimestre de 440 € (option1), 930 € (option 2) et de 1 380 € (option 3) sera alors proposé. Ce type de rachat est limité à 4 trimestres.
Tout l’équipe du site Ma Réforme des retraites reste à votre disposition pour vous présenter aux travers de différentes projections les intérêts & impacts de ces rachats sur votre future pension de retraite.
Crédit photo : Armand Lenoir
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Au regard des missions occupées par les salariés et dans un souci d’attractivité, la rémunération peut prendre la forme d’un “package” composé d’une rémunération fixe à laquelle est adossée une part variable pouvant être libellée de commission, bonus, prime sur objectif etc.
Ces dispositifs sont souvent source de questionnements et donnent lieu à de nombreux contentieux.
Dernièrement, la Cour de Cassation a eu à se prononcer sur la proratisation de la rémunération variable en cas de départ en cours d’année du salarié, et donc avant le terme de la période accordée pour atteindre les objectifs.
Une date d’acquisition fonction du dispositif retenu
La date à laquelle s’acquiert la rémunération variable est fonction du dispositif retenu.
Ainsi:
1)Pour les dispositifs qui valorisent la réalisation d’une action particulière, la part variable s’acquiert à chaque fois que l’action valorisée est effectuée (exemple : prime sur vente);
2)Au contraire, pour les dispositifs qui reposent sur la réalisation d’objectifs dans un certain délai (trimestre, année, etc.), la partie variable s’acquiert en considération de la réalisation des objectifs au terme du délai imparti pour les atteindre.
Mais, dans cette hypothèse, comment calculer la part variable due aux salariés qui quittent l’entreprise avant l’expiration de la période accordée pour atteindre les objectifs ?
La Cour de Cassation vient d’apporter une réponse à cette question.
Une part variable acquise proportionnellement au temps de présence…
Au cas d’espèce, le versement de la rémunération variable était conditionnée à la réalisation par la salariée d’objectifs annuels.
Cette dernière a été licenciée pour faute grave le 25 novembre 2016. A cette même date, elle avait atteint 100% de l’objectif annuel fixé.
L’employeur décide alors de lui verser une prime au prorata de son temps de présence dans l’entreprise au titre de l’année 2016.
Constatant que le contrat de travail n’avait pas prévu de proratisation, la salariée soutenait, raisonnement validé par les juges du fond, que la prime était due dans sa globalité.
Cependant, dans une décision du 9 février 2022, la chambre sociale de la Cour de cassation casse la décision des juges du fond au motif que « lorsqu’une prime constitue la partie variable de la rémunération versée au salarié en contrepartie de son activité, elle s’acquiert au prorata du temps de présence du salarié dans l’entreprise au cours de l’exercice ».
….ce même en l’absence de toute précision au contrat de travail
Peu importe donc que la proratisation de la prime en cas de départ en cours d’exercice ne soit pas mentionnée au contrat de travail. Peu importe également que le salarié ait atteint la totalité des objectifs fixés lors de son départ. Dans tous les cas, la prime liée à son activité ne lui est due qu’au prorata de son temps de présence dans l’entreprise au cours de la période fixée pour atteindre les objectifs.
Source :
En plein débats présidentiels sur le report de l’âge légal de départ à la retraite, nous avons souhaité vous lister les différentes possibilités de demander votre retraite de manière anticipée.
Qu’est-ce que le Compte Professionnel Prévention Pénibilité (C3P) ?
Depuis 2015 et sans rétroactivité possible, les salarié(e)s, exploitants agricoles ou les agents non titulaires de la fonction publique, bénéficient du compte professionnel de prévention de la pénibilité (C3P). Il doit être ouvert par l’employeur selon une exposition à 1 des 10 risques suivants :
- Le travail de nuit,
- Le travail répétitif,
- Le travail en 3×8,
- Le travail en milieu hyperbare,
- Le travail exposé au bruit ou à une pression acoustique,
- Le travail sous températures extrêmes,
- La manutention de charges lourdes (1),
- Les vibrations mécaniques (1),
- Les postures pénibles (1),
- Les expositions à des produits chimiques dangereux (1).
(1) Risques plus pris en compte depuis 2018
Si vous êtes exposé(e) à un risque, vous est susceptible d’accumuler 4 points par an et 8 points maximum en cas de « poly-exposition ».
Ces points de pénibilité seront utilisables sous 3 formes :
- La formation professionnelle permettant d’accéder à un poste moins/non exposé. 1 point = 375 € de formation,
- La diminution du temps de travail sans perte de salaire. 10 points = diminution possible de 50 % de la durée de travail durant 90 jours,
- L’anticipation de l’âge de départ en retraite. 10 points = 1 trimestre de majoration.
Ainsi, vous pourrez obtenir jusqu’à 8 trimestres de majoration. Cette utilisation de points peut être demandée à partir de 55 ans et peut vous permettre d’anticiper jusqu’à 2 ans le départ à la retraite (c’est-à-dire partir en retraite à 60 ans au lieu de 62 ans). Un départ à la retraite avant 60 ans est impossible malgré tout.
Enfin, l’utilisation des points inscrits au compte sera différente selon votre année de naissance.
- Si vous êtes né(e) avant 1960, son utilisation sera libre ;
- Si vous êtes né(e) entre 1960 et 1962, les 10 premiers points inscrits seront réservés à la formation professionnelle ;
- Si vous êtes né(e) à partir de 1963, les 20 premiers points acquis seront utilisables pour la formation professionnelle.
Puis-je partir en retraite anticipée au titre de l’amiante ?
Le départ pour amiante n’est pas un réel départ à la retraite anticipé. Elle permet aux catégories listées ci-dessous, de bénéficier sous certaines conditions d’une allocation temporaire nommée ATA jusqu’à votre départ à la retraite officiel. Elle peut être servie aux :
- Salarié(e)s ou dockers travaillant ou ayant travaillé dans un établissement de fabrication de matériaux contenant de l’amiante, de flocage et de calorifugeage à l’amiante ou dans une entreprise de construction et réparation navale,
- Salarié(e)s ou anciens salarié(e)s reconnus atteints, au titre du régime général, d’une maladie professionnelle provoquée par l’amiante ;
- Marins ou ancien marins ayant exercé des fonctions à la machine, des fonction polyvalence ou ayant navigué sur des navires transportant de l’amiante,
Les personnes atteintes d’une maladie professionnelle ont la possibilité de percevoir cette allocation de pré-retraite au plus tôt à partir de vos 50 ans ! Pour les autres catégories dont la maladie professionnelle n’est pas reconnue, l’allocation sera versée qu’à partir d’un “âge égal à 60 ans moins le tiers de la durée de travail au sein d’un établissement concerné ET au plus tôt à 50 ans“.
Pour cela, vous devrez démissionner de votre poste contre laquelle vous percevrez une indemnité de cessation d’activité égale à une indemnité de départ à la retraite. Vous pourrez alors percevoir une allocation amiante égale à une somme comprise entre 65 % à 85 % de la moyenne de vos 12 derniers mois d’activité et ce jusqu’à l’obtention de votre départ à taux plein. Cette allocation sera exonérée de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu mais restera soumise à la CSG, CRDS et CASA.
De plus, vous ne serez pas impacté(e) par le malus AGIRC-ARRCO !
À noter : la liste des établissements, des ports et, le cas échéant, des métiers, est établie par arrêté interministériel. Les litiges portant sur une inscription ou une modification sont portés devant le Conseil d’État.
Quand puis-je partir à taux plein en cas d’inaptitude au travail ?
L’inaptitude au travail doit être reconnue par le médecin-conseil de la caisse qui attribue la retraite. Un dossier médical est à joindre à votre demande de retraite. Demandez ce dossier à votre caisse régionale. En revanche, aucun contrôle médical ne sera demandé si vous êtes :
- Reconnu(e) invalide de 1ère, 2ème ou 3ème catégorie,
- Ou bénéficiez d’une allocation aux adultes handicapés (AAH),
- Ou titulaire d’une carte d’invalidité reconnaissant un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %,
- Ou ne pouvez pas travailler sans nuire gravement à votre santé et vous trouvez atteint(e) d’une incapacité de travail médicalement constatée de 50 %.
Vous avez donc la possibilité de prendre votre retraite à taux plein (50 %) à compter de vos 62 ans même si vous n’avez pas encore acquis le nombre de trimestres nécessaire en fonction de votre année de naissance.
De plus, vous ne serez pas impacté(e) par le malus AGIRC-ARRCO !
L’équipe de Ma Réforme des Retraites est à vos côtés pour étudier toute possibilité de départ anticipé.