Wednesday, 14 April 2021 / Published in Legal Services

En raison de la fermeture des établissements scolaires et des crèches, les salariés dans l’impossibilité de télé-travailler peuvent  bénéficier de l’activité partielle pour garder leurs enfants.

Le ministère du Travail avait d’emblée annoncé que, dans cette hypothèse, les Entreprises devant placer leurs salariés en activité partielle bénéficieraient du zéro reste à charge. Nous étions, toutefois, en attente de précisions règlementaires.

Elles viennent d’être apportées par le décret n°2021-435, publié au JO du 14 avril 2021, et fixant l’allocation d’activité partielle.

L’indemnisation de l’activité partielle pour garde d’enfants

Le décret susvisé porte le taux de l’allocation à 70 % de la rémunération horaire brute telle que calculée à l’article R. 5122-12 du code du travail, limitée à 4,5 fois le taux horaire du SMIC.

Ce taux s’applique, à effet rétroactif du 1er avril 2021, quel que soit le secteur d’activité, pour les salariés ne pouvant continuer à travailler, et ce peu importe que l’activité de l’Entreprise ne soit pas empêchée par la crise sanitaire.

Le décret précise, en outre, que taux horaire de l’allocation ne peut être inférieur à 8,11 euros bruts.

Attention, toutefois à bien vérifier que vos salariés empêchés peuvent y prétendre.

Le bénéfice d’une activité partielle soumise à conditions

Outre le fait que l’enfant “gardé” doit être âgé de moins de 16 ans et/ou handicapé, le Ministère du Travail a précisé que sont visés par ce dispositif d’activité partielle, les salariés dans l’incapacité de télé-travailler et qui :

  • ne peuvent pas décaler leurs congés ou,
  • ne disposent pas de modes de garde alternatifs.

Chaque salarié concerné devra remettre à son employeur une attestation sur l’honneur indiquant qu’il est le seul des deux parents demandant à bénéficier de l’activité partielle au motif de la garde d’enfant.

Une procédure quelque peu simplifiée

Si le salarié remplit les conditions exposées ci-dessus, l’Entreprise pourra procéder à la déclaration d’activité partielle.

Pour mémoire, les Entreprises doivent adresser à la DREETS (anciennement dénommée DIRECCTE) une demande d’activité partielle à partir du lien suivant : https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/aparts/.

La simplification de la procédure tient au fait que, dans cette hypothèse :

  • la demande  auprès de la DREETS peut être réalisée dans un délai de 30 jours courant à compter de la date de mise en activité partielle; Les Entreprises peuvent donc encore, à date, faire leurs demandes d’activité partielle.
  • le CSE, s’il existe, n’aura pas à être consulté.

Toute l’équipe de Legal & Resources se tient à votre disposition.

 

Tuesday, 06 April 2021 / Published in Legal Services

Le principe d’égalité entre les travailleurs suppose qu’un salarié, placé dans une situation donnée, soit traité de la même façon que tout autre salarié placé dans la même situation.

L’octroi des tickets-restaurants, selon que les salariés travaillent en présentiel ou en télétravail, a été une nouvelle occasion pour les juridictions de s’interroger sur les applications de ce principe dans le contexte d’expansion du phénomène du télétravail dans le contexte de crise sanitaire.

Rappelons quelques principes encadrant la délivrance de tickets restaurants:

  1. L’employeur n’a aucune obligation d’offrir des tickets restaurants aux salariés.
  2. Mais eu égard au principe d’égalité, s’il décide de le faire pour certains il doit le faire pour tous.
  3. À moins qu’il n’établisse que les salariés auxquels il refuse l’octroi de l’avantage sont placés dans une situation différente de ceux qui en bénéficient.

Le critère de la distance domicile-travail est classiquement admis ; il a ainsi été jugé qu’un employeur pouvait refuser d’octroyer l’avantage aux salariés habitant à moins de 10 minutes à pied de l’entreprise (Cour d’appel de Nîmes 27 mars 2012) ou le réserver aux salariés domiciliés hors de la commune où il est établi (Cour d’appel de Montpellier 22 octobre 1992).

À distance ou sur site, même combat ?

Avec le développement du télétravail, un débat intéressant émerge sur la différence de situation entre les télétravailleurs et les salariés travaillant sur site pour ce qui est de l’octroi de titres-restaurants.

Pour le ministère du Travail, de même que pour l’URSSAF, les travailleurs à distance sont dans la même situation que les salariés sur site dès lors que tous doivent bien déjeuner à un moment ou un autre durant leur horaires de travail.

Dans un jugement du 10 mars 2021, le Tribunal Judiciaire de Nanterre a cependant jugé le contraire en estimant que la différence dans la situation des télétravailleurs pouvait justifier qu’on leur refuse le bénéfice de tickets-restaurants.

Dans cette affaire, alors que l’employeur attribuait des titres-restaurants aux salariés pour compenser l’absence de restaurant d’entreprise sur le site, il a dû, suite au confinement de 2020, mettre la plupart de son effectif en télétravail. Il a alors valablement refusé à ces salariés le bénéfice de l’avantage dont ils bénéficiaient jusqu’alors en considérant qu’ils pouvaient désormais manger à leur domicile.

Saisi de la même question, le Tribunal Judiciaire de Paris a pourtant rendu le 30 mars 2021 un jugement en sens inverse qui, quant à lui, a réaffirmé l’identité de situation entre travailleurs sur site et télétravailleurs.

Le Tribunal a expliqué que le télétravail est le travail exécuté hors des locaux de l’employeur, mais pas nécessairement au domicile du salarié.

Dans la mesure où rien n’oblige un salarié à télé-travailler depuis son domicile, les juges de Paris ont estimé que la possibilité de manger chez soi ne constituait pas un critère de nature à établir une distinction entre les situations de chacun.

Au-delà de la règle, les cas particuliers

En définitive, ces deux jugements ne sont que des illustrations du principe selon lequel il appartient au juge d’apprécier souverainement la valeur probante des éléments qui lui sont présentés.

Dans le dossier de Nanterre, c’est parce que le salarié sur site subissait un surcoût lié à la restauration hors du domicile qu’il a été admis que l’employeur puisse lui réserver les titres-restaurants.

Cet argument a su persuader les juges alors que, à prendre les choses par cet aspect-là, manger chez soi a également un coût que le salarié subirait moins intensément s’il bénéficiait de titres-restaurants.

En revanche, devant les juges de Paris, les explications de l’employeur n’ont tout simplement pas convaincu le Tribunal.

Ces décisions seront peut-être l’occasion pour la Cour de cassation de fixer un critère définitif.

Vu l’essor actuel du télétravail, il serait certainement heureux d’en sécuriser le cadre juridique.

Thursday, 01 April 2021 / Published in Compensation & Benefits

Nicolas Barre vous explique la probable réactivation du bonus – malus sur les cotisations chômage à partir du 1er septembre 2022.

Friday, 26 March 2021 / Published in Management & Strategy, Talent Management

Nous savons aujourd’hui que la productivité des entreprises est étroitement liée à la qualité de vie au travail de ses salariés.

Les pays scandinaves se classent parmi les meilleurs en matière de QVT, et c’est donc sans surprise qu’ils sont également en tête des pays à la plus forte productivité au travail.

Nous vous présentons ici les 3 principales clés de réussite d’une QVT efficiente selon le modèle scandinave.

1 – Salarié.e.s responsabilisé.e.s et management horizontal

Le modèle de travail scandinave repose sur deux valeurs essentielles que sont l’autonomie au travail et la responsabilisation de l’ensemble des individus quel que soit leurs statuts.

Ce mode de travail se caractérise notamment par une proximité entre la direction et ses employés que ce soit dans la communication ou dans les prises de décisions. De ce fait, les niveaux hiérarchiques intermédiaires sont peu présents voire inexistants. Ainsi, la masse salariale est diminuée et chaque salarié.e saisit pleinement les objectifs de l’entreprise, donnant du sens à leur activité et augmentant par la même leur engagement et motivation. Ce cercle vertueux participe à une productivité horaire des plus performantes sur le plan international.

2 – Manager à l’objectif et non au présentiel

Contrairement à la culture française, le modèle scandinave prohibe le présentéisme. Rester jusqu’à 20 heures à son bureau pour vérifier ses emails ou relire des présentations de dernières minutes sont des pratiques courantes en France.

Au Danemark, on observe l’exact opposé. Si un collaborateur dépasse de manière répétée l’horaire collectif de travail, il sera alors considéré comme peu organisé voire inefficace. Dans la mentalité danoise, on préfère penser résultats plutôt qu’horaires. Le travail n’est plus compté en heures mais en objectifs.

En outre, de nombreuses entreprises suédoises ont réduit volontairement le temps de travail depuis plusieurs années. C’est le cas notamment de la filiale suédoise de Toyota qui propose à ses salariés de travailler 6 heures par jour, tout en augmentant la productivité de ses garages.

3 – Une culture égalitaire

L’organisation danoise est culturellement plus égalitaire que hiérarchique. Les rares managers intermédiaires sont perçus comme des facilitateurs. Les process internes sont simplifiés et les salariés responsabilisés. Les horaires de travail peuvent être également aménagées, sans culpabiliser ou craindre de quelconque remarques.

En outre, les pays scandinaves figurent également en tête de proue en matière de parité homme-femme. L’Islande, la Norvège, la Suède ou encore la Finlande dominent le classement. Cela participe indéniablement à l’inclusion de la femme en entreprise. Le congé de paternité en est un exemple. En Islande, hommes et femmes ont droit à 3 mois de congé parental chacun par enfant puis 3 mois à se partager. En Suède, le congé paternité est équivalent à celui des femmes où tous deux se partagent équitablement un congé de 480 jours avec une prise en charge d’environ 80% du salaire. Force est de constater que cette tendance inspirent les pays les plus réticents. En effet, la durée du congé paternité en France va prochainement doubler (dès Juillet 2021), pour arriver vingt-huit jours.

Oui mais…

La France n’a pas la même histoire que ces voisins scandinaves, ce qui explique en parti les différences culturelles des modes de travail relatés plus haut. Il serait donc illusoire voire simpliste de penser qu’il suffise de copier le modèle scandinave pour en faire le nôtre.

Cependant, cela reste une source d’inspiration pour nous autoriser à repenser l’organisation du travail actuellement pratiquée en France. Un management moins hiérarchique, une communication plus directe, des process simplifiés ou encore une autonomie dans son poste sont des éléments qui favoriserait la qualité de vie au travail dont salariés et employeurs pourraient en retirer des avantages réciproques.

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