Nul n'est censé l'ignorer, 2022 rime avec élections présidentielles (ou pas). Face à l'échéance qui approche (10 et 24 avril prochains), nous avons souhaité vous dresser un panorama des différents programmes politiques à ce jour des candidat.e.s au plus haut sommet de l'Etat.
A ce jour, excepté le président Emmanuel Macron qui a dû évoquer le sujet dans le cadre de l'ancienne réforme des retraites, les candidat.e.s ont évoqué le sujet uniquement sous le prisme de l'âge de départ à la retraite.
L'âge de départ, sujet central
La réforme systémique de la retraite en France n'est plus un sujet. L'universalité du système et le régime unique sont des mesures “trop anxiogènes” selon le Président Emmanuel Macron. En revanche, une large majorité des candidat.e.s prône une réforme paramétrique du système de retraite français via une augmentation de l'âge de départ à la retraite et/ou du nombre de trimestres requis pour demander sa retraite à taux plein.
Nous avons tout d'abord les partisans de l'abaissement de l'âge du départ à la retraite de 62 à 60 ans qui permettrait de revenir à la règle appliquée avant 2010. Cette proposition est portée par 3 candidat.e.s aux couleurs plutôt opposées : Marine LE PEN, Fabien ROUSSEL et Jean-Luc MELENCHON.
La candidate du Rassemblement national qui souhaite mettre en place une “mesure plébiscitée par une majorité de français.e.s“, financera ce recul selon elle, “grâce à la réduction de l'immigration et à la lutte contre la fraude fiscale et sociale“.
Quant au candidat des Insoumis, pour qui l'âge de 60 ans et 40 annuités de cotisations, ne seraient qu'une simple “possibilité de départ”, il imagine “mettre le salaire des femmes au niveau de ceux des hommes et les cotisations sociales feront la différence. Autre solution ? Créer un million d'emplois ou créer une surcotisation sur les salaires supérieurs à 3 400 €”.
Fabien ROUSSEL lui, va même jusqu'à proposer un départ à 60 ans après “37,5 années de cotisations, avec un taux de remplacement de 75 % basé sur le salaire des 6 derniers mois dans le public et des 10 dernières années dans le privé“. Le candidat du PCF a déjà évoqué 3 pistes de financement : “une cotisation sur les revenus financiers, la création d'un million d'emplois et l'égalité salariale homme/femme“.
Les candidat.e.s du statut-quo
Nous retrouvons dans ce chapeau les candidat.e.s venu.e.s plutôt de la gauche de l'échiquier politique. Ainsi Anne HIDALGO, candidate PS à l'élection présidentielle et maire de Paris, souhaite “sanctuariser l'âge de départ à la retraite à 62 ans” tandis qu'Arnaud MONTEBOURG et Yannick JADOT, même s'ils ne se sont pas officiellement exprimés sur le sujet, semblent vouloir garder la ligne de leur parti politique.
Le relèvement de l'âge de départ à la retraite
Le recul de l'âge légal de départ à la retraite fixé aujourd'hui à 62 ans, est porté par plusieurs candidat.e.s avéré.e.s (ou supposé). Ainsi, Valérie PECRESSE a d'ores et déjà admis, si elle était élue en avril prochain, que l'âge légal glisserait progressivement “à 64, puis à 65 ans“, tandis qu'Eric ZEMMOUR, souhaite un relèvement de l'âge à 64 ans.
Le président de la République lui, a confié qu'il faudra “travailler davantage” sans pour autant évoquer un âge précis, laissant cet arbitrage au “débat démocratique“. Il a également précisé qu'il souhaitait une “disparition des régimes spéciaux et le regroupement de l'ensemble sous 3 grands régimes” (salariés, fonctionnaires et indépendants).
Un consensus sur la pénibilité
Malgré ces disparités sur l'âge de départ en retraite, un sujet a été évoqué par une grande majorité des candidat.e.s à l'élection présidentielle : la pénibilité. Le compte professionnel de prévention de la pénibilité permet aujourd'hui et sous certaines conditions, de reconnaître certains facteurs de pénibilité tout au long de sa vie professionnelle et par conséquent de demander un départ anticipé à la retraite avant l'âge légal des 62 ans. Mis en place depuis 2015 sans effet rétroactif, l'impact du compte pénibilité est à ce jour encore minime. Peut-être faudrait-il le voir s'appliquer antérieurement à 2015 et/ou augmenter les facteurs de pénibilité qui sont aujourd'hui seulement au nombre de 6 (milieu hyperbare, températures extrêmes, bruit, travail de nuit, travail en équipes successives et le travail répétitif) ?
Des précisions sont attendues de la part de l'ensemble des candidat.e.s et nous vous tiendrons bien évidemment informé.e.s de ces évolutions.