Aujourd'hui les réseaux sociaux vecteurs d'informations personnelles et professionnelles font partie intégrante de notre vie quotidienne. Cette utilisation des réseaux, en principe, effectuée hors du temps de travail, peut-elle avoir des incidences sur la relation qui unit un salarié à son employeur ?
Cette question cruciale a encore été posée il y a quelques jours, suite à l'apparition de la polémique du Slip français. Deux employés de l'entreprise ont posté une vidéo jugée raciste, réalisée lors d'une soirée privée, mise en ligne sur le réseau social Instagram. On y voit les auteurs grimés en noir, imitant un singe, dansant sur Saga Africa, et mettant ainsi en avant des préjugés négatifs et régressifs. La vidéo a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, et des appels au boycott de l'entreprise, les auteurs ayant été identifiés comme des salariés de la société du « Slip Français ». Par un communiqué officiel la société a condamné ces actes et a affirmé avoir sanctionné les salariés auteurs de cette vidéo.
Au delà de la controverse naturelle, dont s'est émue une bonne partie de la Société, les faits évoqués s'étant déroulés lors d'une soirée privée, hors de tout cadre professionnel. L'entreprise le Slip français était elle en droit de prononcer une sanction disciplinaire ?
Où se crée le dilemme ?
Au cas présent il semble que la frontière entre vie privée et vie professionnelle tende à disparaître. Si en principe, une conception personnelle ne devrait pas avoir d'incidence sur l'activité professionnelle, la réalité est pourtant tout autre, et au cas d'espèce cela ne pourrait être autrement.
Si chaque salarié à le droit au respect de sa vie privée tant dans l'enceinte de l'entreprise qu'en dehors de celle ci, ces agissements dans le cadre de sa vie privée ne doivent pour autant pas constituer une violation à l'une de ses obligations professionnelles ou à une règle interne à l'entreprise. Les actes commis dans la vie privée ne doivent, qui plus est, pas avoir pour conséquence de créer un trouble caractérisé à l'entreprise, en nuisant par exemple à son image de marque. L'appréciation de ce trouble s'effectuera au regard de l'objet social, du retentissement du comportement et ou des fonctions occupées par ce dernier.
Une personne sur dix déforme la réalité sur les réseaux sociaux
Aujourd'hui plus que hier les réseaux sociaux ont un pouvoir de propagation, pouvant impacter favorablement ou défavorablement les relations de travail. Souvenons nous de l'agent d'entretien de la société Derichebourg licencié pour s'être assoupi dans une rue parisienne, image relayée massivement sur Twitter. La vigilance est requise. Les commentaires peuvent être suivis d'effets, dont la résonance dépasse tous les acteurs.
Les entreprises sont toujours le reflet des évolutions sociales et doivent prendre le réflexe de mettre en œuvre des mesures de sensibilisation en amont auprès des salariés. D'autres solutions peuvent aussi être envisagées tel que l'insertion de clauses imposant des obligations spécifiques de respect des valeurs de l'entreprise ou de discrétion sur les réseaux sociaux.
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