Perspectives

#5

Votre Magazine RH

Le magazine trimestriel de votre actualité RH

Edito

Par Emilie LEZY

Le dossier du mois

La retraite vue par la génération Y

LIRE

Le saviez-vous ?

Retraite : le cas des trimestres d'éducation

LIRE

Figure Libre

Nouvelle résolution 2020 : la quête de sens

LIRE

EDITO

Par Emilie LEZY

La réforme des retraites

Depuis ces dernières semaines, ces quelques mots ont eu le pouvoir de s’immiscer dans le quotidien de tous les Français.

Personne n’a pu y échapper !

On les lit dans la presse. On les entend à la radio. Ils nous accompagnent dans nos trajets quotidiens, donnent une nouvelle coloration à nos week-end et se sont même invités à notre table de réveillon de Noël !

Le temps de ce magazine, mettons de côté les clivages existants sur ce projet de réforme que sont notamment l’âge pivot, la valeur des points ou la suppression des régimes spéciaux.

Interrogeons-nous au contraire sur les générations qui vont être impactées par cette réforme. Alors qu’elle a vocation à s’appliquer aux personnes nées après 1975, et donc aux générations Y et Z, sommes-nous certains qu’ont été prises en considération, dans la conception de ce projet, les évolutions sociétales dont les attentes, besoins et contraintes de ces générations qui, pourtant, seront les principaux financeurs de cette réforme ?

La question est ici posée…

LA RETRAITE VUE PAR
LA GÉNÉRATION Y

LE DOSSIER DU MOIS

Par Emily BELTROL

La retraite sous le prisme de la "génération Y"

Pour les jeunes actifs, la retraite c'est loin.

Cependant, c’est bien la génération Y (entendez par là, les personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990) qui participe au financement des futures retraites. Il est donc intéressant de comprendre leur point de vue dans ce contexte de réformes.

Ce qui caractérise la Génération Y, c’est avant tout le partage d'une vision différente de leurs aînés.

Un changement de paradigme entraînant une nouvelle approche de la vie et par ricochet, une nouvelle approche du travail. Cette génération a grandi dans les incertitudes. Elle a connu le chômage de leurs parents, elle a été touchée directement ou indirectement par les « nouvelles » maladies. Elle a également évolué en parallèle des avancées technologiques où l’instantanéité et la flexibilité font parties de leur quotidien. La génération Y s’est donc adaptée à ces incertitudes constantes et y voit aujourd’hui l’opportunité de vivre plusieurs vies durant leur carrière.

Et c’est là que nous constatons des divergences entre l’approche du travail par cette génération et les réformes en cours… Nos régimes de retraite sont conçus pour des carrières linéaires à revenus stables qui ne répondent pas à ce changement de paradigme. La génération Y n’est plus autant attachée au salariat, c’est aussi une génération de startuppers, d’autodidactes, d’entrepreneurs, de professionnels cumulant plusieurs métiers, de freelancers, etc. Le travail n'est plus vu seulement comme un requis financier et social mais comme une activité porteuse de sens. L'émergence de ces « nouveaux travailleurs », combinée aux évolutions technologiques et la digitalisation, impulsent la « révolution » du monde du travail que nous observons.

D’ailleurs, la retraite ne fait pas partie des premières préoccupations de la génération Y. Selon un récent sondage : « les Français et la retraite » *, la retraite arrive en 7ème position dans les priorités de la génération Y. Ils sont toutefois 12% à avoir déjà commencé à épargner financièrement pour leur avenir.

"La génération Y préfère profiter d’une retraite par intermittence, en fonction des aléas de leurs expériences de vie"

Outre le fait d’épargner, c’est le concept même de retraite qu’il conviendrait de repenser.

Alors que près de la moitié des 45-55 ans estiment avoir encore confiance dans le système des retraites, ils sont seulement 30% des 25-35 ans à le penser. Pour plus d’informations concernant cette étude, vous pouvez consulter cette infographie qui recense et présente de manière ludique les indicateurs clés de l’étude.

Cette perte de confiance du système de retraite n’est cependant pas perçue comme une fatalité par la génération Y.

Ils préfèrent profiter d’une « retraite par intermittence » tout au long de leur vie, en fonction des aléas de leurs expériences de vie. L’épargne est donc perçue comme une variable d’ajustement où tantôt il est capitalisé, tantôt il est utilisé.

En 2018, la génération Y et sa culture représentaient plus de 45 % des actifs en France et devraient en représenter 75 % d'ici 2025. Une population qui a des attentes différentes de leurs aînées et dont les entreprises tentent aujourd’hui de comprendre leur mode de fonctionnement pour capter et fidéliser les meilleurs talents.

Pourtant les carrières heurtées (chômage, expatriation, années sabbatiques, allongement des études…) sont dans le système actuel, des freins à une retraite pleine. En effet, ces périodes non cotisées ne donnent aucun trimestre d’assurance. Or le nombre de trimestres est aujourd’hui le graal lorsque l’on veut partir à taux plein : s’il en manque à l’aube de la retraite, il faut peu ou prou attendre ses 67 ans pour obtenir le taux plein automatique agrémenté de l’application d’un prorata. Pire encore, si vous partez avant d’avoir obtenu le nombre de trimestres adéquats, une minoration définitive vous sera appliquée (ça vous rappelle quelque chose ?)

De plus, le système actuel oblige les personnes nées à partir de 1973, à cotiser 172 trimestres, ce qui correspond à 43 années de cotisations. Un enfant de la génération Y, s’il souhaite partir à 62 ans aurait dû démarrer sa carrière professionnelle à l’âge de 19 ans, et ce sans discontinuer. Voici une idée bien farfelue pour cette génération mobile et qui souhaite le changement professionnel.

Au-delà de la question du modèle social et des équilibres financiers, la réforme de nos régimes de retraite, encore en négociation, permettrait à tout le monde de partir malgré sa carrière heurtée ou son début tardif, à partir de 62 ans, et, en l’état, à partir de 64 ans sans décote.

C’est bien la génération Y qui finalement aura la plus grande légitimité pour juger si la réforme voulue par leurs aînés est celle qui lui correspond le mieux.

*Sondage : Les Français et la retraite - Etude réalisée par Gfk pour Groupama selon la méthode des quotas sur un échantillon représentatif de la population française de 25 à 55 ans auprès de 1 499 français. Janvier 2017.

Retraite :
le cas des trimestres d'éducation

LE SAVIEZ-VOUS ?

Par Nicolas STRADY

Régime général: Du choix du bénéficiaire des trimestres d’assurances au titre des enfants nés ou adoptés à compter du 1er janvier 2010 

En matière de retraite, nous le savons, chaque trimestre compte et c’est la raison pour laquelle nous accompagnons chaque jour les assurés dans la reconstitution de tous leurs droits, souvent omis ou erronés. 

Pour les salarié(e)s relevant du régime général, il existe des majorations d’assurance au titre de la naissance des enfants, de l’adoption, mais également au titre de leur éducation. Ces majorations ne sont pas décomptées sur leur relevé année après année, mais sont ajoutées au total final de leurs trimestres (excepté les départs en carrière longue): 

- NaissanceLa mère assurée sociale peut bénéficier de 4 trimestres pour chaque enfant né ou mort-né, au titre de l’incidence de la grossesse sur sa vie professionnelle. Cette majoration est attribuée sur la base des documents d’état civil (acte de naissance, livret de famille)

- AdoptionIl existe également une majoration de durée d’assurance de 4 trimestres dans le cas d’une adoption simple ou plénière durant la minorité de l’enfant. Elle est attribuée à l’un ou à l’autre des parents assurés sociaux, figurant sur l’acte ou le jugement d’adoption

- ÉducationEnfin, 4 trimestres peuvent être octroyés au titre de l’éducation de chaque enfant mineur pendant les 4 années suivant sa naissance ou son adoption 

Depuis le 1er janvier 2010, les deux parents peuvent décider d’un commun accord, soit de désigner un seul bénéficiaire, soit de répartir entre eux la majoration éducation et/ou la majoration adoption.  

De manière automatique, les trimestres seront attribués à la mère, ou partagés si les deux parents sont du même sexe.  

Les parents disposent d’un délai de 6 mois à compter du 4ème anniversaire de l’enfant ou suivant le 4ème anniversaire de l’adoption pour faire connaître leur choix, lequel se fait auprès de la dernière caisse d’affiliation, au moyen d’un imprimé spécial (CERFA 51767# 01). 

Il est à noter qu’il existe des voies de recours en cas de désaccord entre les parents, ou si l’un d’eux estime avoir élevé seul son enfant. Pour en savoir plus, cliquez ici

4 trimestres supplémentaires, c’est une année récupérée sur le relevé de trimestres. Il est donc important d’y porter attention, spécialement dans le cas de carrières hachées! 

NOUVELLE RESOLUTION 2020
LA QUETE DE SENS

FIGURE LIBRE

La figure libre est l'espace de liberté laissé à l'un de nous pour parler de son métier, de l'une de ses passions, d'un roman, d'une exposition ou de tout autre sujet. Nous pouvons y dresser un portrait, faire un interview ou y jeter un billet d'humeur.

Par Emily BELTROL

Qui ne s’est jamais imposé, au moins une fois dans sa vie, la réalisation d’une nouvelle résolution ? Pour autant, la mise en pratique n’est pas toujours si évidente… Pour une grande majorité de personnes – dont je fais partie - l’instauration de ces résolutions sur le long terme peut-être un vrai parcours du combattant et parfois même, passé le mois de janvier, elles fondent comme neige au soleil.

Mais alors, pourquoi n’arrivons-nous pas à réaliser des objectifs que nous nous sommes nous-même fixés ?

A première vue, si nous ne réussissons pas, c’est peut-être parce que nous ne sommes pas assez persévérants, ou pas suffisamment motivés... Et si avant de nous fixer un Nième objectif, nous prenions un peu plus de recul sur notre propre situation ?

Est-ce que toutes ces résolutions font-elles finalement sens ?

A l’heure de l’essor du coaching et du développement personnel, le jeu de questionnements permet de réintroduire le « bon sens » à notre réflexion. La question du sens est aujourd'hui devenue déterminante dans notre quotidien et plus globalement dans notre société qui, perturbée par les mutations économiques, écologiques et technologiques nous poussent à nous recentrer sur nous-même.

Et cela s’en ressent également dans la vie des entreprises…

C’est d’ailleurs en partie grâce à cette quête de sens que nous assistons aujourd’hui à certaines transformations. Les entreprises doivent s’adapter aux nouvelles attentes de la société, a fortiori lorsqu’elles souhaitent conserver un certain niveau de performance ou de rentabilité.

Face à cette quête de sens, les entreprises se doivent alors d’y prendre part. Pour cela, certaines s’inscrivent dans le développement d’une politique RH plus adaptée. D’autres s’intéressent à la RSE ou adoptent une posture éco-responsable. Pour d’autres, elles optent pour des transformations structurelles dans leur organisation du travail et leur mode de management. La QVT et le bien-être au travail sont également des thématiques de plus en plus en vogues et en phase avec la quête de sens au travail recherchée par les salariés.

Finalement, la quête de sens de chaque individu œuvre pour les changements et transformations organisationnels. Alors, cette année, afin de participer aux transformations à venir, ma seule et unique résolution portera sur ma quête de sens. Et vous ?

TOP